Depuis 2019, le groupe RATP agit avec l’association Metishima, dans le cadre de son développement économique et social sur le territoire de l’Ile-de-France. En 2023, Madame Yasmina ALI OULHADJ, Responsable Territoriale – Développement Économique et Social du Groupe RATP s’est confiée à Metishima dans une interview. Pour elle, compte tenu de la qualité du travail et la sincérité de l’engagement de l’association, on peut avoir confiance en Metishima : “collaborer avec l’association est évident et répond aux besoins de développement économique et social des organisations”
Est-il important pour le Groupe RATP de collaborer avec l’association Metishima ?
“Si on connaît l’entreprise RATP et l’association Metishima, on ne peut même pas se poser la question. Collaborer avec Metishima est donc tout à fait normal.
La RATP est en effet une entreprise de délégation de service public qui a vocation à faire vivre l’entraide, la solidarité, le lien et notamment le lien d’un cercle professionnel. Elle s’intéresse et mène des actions à destination des publics les plus en fragilité. Y compris, et notamment des publics qui vivent dans des zones prioritaires de la ville voire des publics qui viennent d’ailleurs. Tout le monde n’est pas né en France. Et quoi de plus évident pour réussir sa vie quand on est là que de s’intégrer dans le monde du travail et de trouver sa place dans le monde d’aujourd’hui en France. La RATP participe à ça dans sa collaboration avec Metishima”.
Cette relation s’inscrit-elle donc en lien avec la politique RSE de la RATP ?
« C’est complètement en lien avec la politique d’inclusion de la RATP. Car, c’est une entreprise de service public. Et le service public en France a une grande signification. Celle de permettre à toutes et à tous de pouvoir bénéficier de ce que l’entreprise peut proposer pour se déplacer, s’intégrer dans la vie professionnelle, accéder à une vie décente et à tout ce qui concourt à la construction de son existence.
Nous avons par exemple une politique de non discrimination à l’embauche, d’égalité homme femme, des actions menées sur la question du handicap en lien avec le transport notamment. Cela fait partie intégrante de sa raison d’être. »
Qu’avez-vous fait ensemble jusque-là ?
“Cela fait un bon moment que nous menons des actions ensemble.
Nous avons dès le début discuté de ce que nous pourrions faire en synergie et avons identifié que la RATP pouvait apporter quelque chose sur la connaissance de ses métiers, faire connaître ses métiers auprès du public accompagné par Metishima qui, souvent, ne peut pas se douter des métiers qui existent dans cette entreprise. Il y a en effet 234 métiers dans notre entreprise, et la majeure partie des gens en connaissent très peu. Ils connaissent ceux avec lesquels ils sont directement en relation (conducteurs, agents de station, agent de sûreté, contrôleurs, etc.). Les 234 métiers ne recrutent peut-être pas tout le temps mais, à part ceux-là qui sont les plus connus, il y en a bien d’autres pour lesquels la RATP peut proposer des offres d’emploi.
L’idée a donc intéressé Metishima pour que la RATP aille parler de ces métiers aux publics qui sont en recherche d’emploi. L’objectif est qu’ils les découvrent et que ça puisse peut-être les aider dans la construction de leurs projets professionnels et les orientations professionnelles. Et, de l’autre côté, l’entreprise était aussi intéressée à faire connaître ses métiers parce qu’elle recherche des personnes. Elle ouvre régulièrement des phases de recrutement. Par exemple, elle a annoncé qu’elle a 6600 personnes à recruter cette année et notamment à l’occasion des JO 2024. Il y a une grosse perspective de recrutement. Mais en général, la RATP recrute chaque année entre 3800 et 4200 personnes.
Donc il faut pour l’entreprise d’aller à la rencontre de ceux qui cherchent des emplois qu’elle propose. Chacune des parties a vraiment intérêt à travailler ensemble.”
Mais, pourquoi avec Metishima ? A-t-elle quelque spécificité dans l’écosystème de l’insertion professionnelle ?
“Les différents acteurs de cet écosystème partagent le même objectif. À savoir l’insertion professionnelle. Ce qui différencie les uns des autres, c’est surtout les actions mises en place pour permettre d’atteindre cet objectif. Chacun suivant son histoire, sa façon d’être, etc.
L’autre différence est au niveau du profil des publics cibles des structures. Certaines sont généralistes en termes de critères d’admission de participants à leurs programmes respectifs. D’autres établissent des critères sélectifs, se limitant à certaines conditions, qu’il s’agisse de statuts administratifs, de qualifications, de l’âge, des origines, etc.
Ces spécificités traduisent des problématiques qui sont différentes, d’un candidat à l’autre. Les primo-arrivants par exemple ne rencontrent pas les mêmes obstacles que quelqu’un qui est né et a grandi en France. C’est d’ailleurs cette spécificité qui consiste à aider les personnes qui arrivent de l’étranger, cherchent à recréer leur vie en France ; ces personnes qui présentent des profils qui cassent les stéréotypes sur les gens qui viennent d’ailleurs, qui nous intéresse chez Metishima.”
Avez-vous des perspectives d’avenir dans votre collaboration avec Metishima ?
“Faut-il approfondir la relation ? Oui, il faut augmenter le nombre d’actions.
Faut-il avoir des actions avec des formes différentes ? Oui là aussi.
Après avoir animé des informations collectives en 2023, je crois que nous pouvons mettre en place d’autres actions différentes avec le même objectif. Faire découvrir des métiers, peut-être faire découvrir des vocations à ceux qui cherchent un projet professionnel.
Il s’agirait de faire venir des gens en recherche d’emploi sur les sites de la RATP pour voir en direct en quoi consiste au quotidien ses métiers. Découvrir, poser des questions sur les métiers, échanger avec les équipes. Car on peut avoir une envie d’évoluer dans un univers professionnel parce que, de loin, on le voit passionnant, fascinant. Et une fois sur place, on est confronté au réel. Et là, il y a deux choses : soit ça conforte le fantasme, l’idée qu’on en avait et on devient davantage intéressé ; soit on se dit que finalement ce n’est pas vraiment ce qu’on cherche. Et ceci n’est pas négatif, ça n’est pas un échec.
Voilà donc entre autres des choses qui n’avaient pas été faites jusque là, que nous allons désormais mettre en place. On peut en faire d’autres encore, et c’est en tout cas mon souhait.”
Vous parlez en quelque sorte d’immersion professionnelle, mais sous quels formats comptez-vous mettre en place cette action?
“Ça peut être des visites de site…Ça peut être évidemment un stage pour valider un projet professionnel qui a déjà été travaillé. Et là encore, ça confirme le projet professionnel, permettant à la personne de s’y investir davantage pour décrocher un emploi dans le secteur. Ou alors ça l’infirme. Il y a des stages de confirmation de projet professionnel, des stages de validation de projet professionnel avant d’intégrer le monde du travail et des stages de découverte du métier.
Je réfléchis à tout ça pour pouvoir le proposer.”
A titre personnel, qu’est-ce qui vous plaît dans votre collaboration avec Metishima
“Mon travail consiste à faire le lien entre l’entreprise et l’extérieur. La RATP est une entreprise qui est bien intégrée sur les territoires dans lesquels elle travaille.
Ce qui me plaît beaucoup est donc ce lien que je crée et pas dans n’importe quel domaine mais dans celui de l’insertion. C’est-à-dire un lien qui permet aux gens de se construire une vie professionnelle et du coup aussi personnelle. Ça me plaît de faire en sorte que les gens qui sont en difficulté en sortent, de créer ce lien avec les structures de l’aide à l’insertion professionnelle.
Ce qui me plaît, c’est de rencontrer des gens, d’apprendre à les connaître, de voir comment des personnes dans des situations extrêmement dures arrivent à s’en sortir. C’est tout ce qui me plaît dans ce que je fais.”
Recommanderiez-vous une collaboration avec l’association Metishima ?
“Si demain on me demandait ce que je connais de la structure, je dirais qu’on fait plus que se connaître, qu’on travaille ensemble. Je dirais que la confiance est tout à fait de mise. Je dirais qu’ils peuvent avoir confiance en cette structure, dans la qualité de son travail et dans la sincérité de son engagement à porter son soutien aux gens à se (re)construire.”