CAHIER D’EXIL : Témoignage d’un réfugié sur les difficultés de son insertion socioprofessionnelle

— Actualités – CAHIER D’EXIL : Témoignage d’Ousman, réfugié accompagné par Metishima

Ousman, homme d'une trentaine d'année, en tenue de vendeur patissier, se tient devant la vitrine de la patisserie
Ousman devant la vitrine de son nouvel emploi

Dans un contexte sociopolitique instable souvent animé par des guerres, des changements climatiques, la destruction environnementale, nombreuses sont ces personnes qui quittent leur pays tous les jours pour s’installer en France : ils sont en situation d’exil. C’est le cas de Ousman, originaire du Niger, arrivé en France en 2020 à la suite des problèmes d’insécurité et des problèmes familiaux, et qui, accompagné par  Metishima en 2023, nous raconte son histoire.

“J’ai été contraint de fuir mon pays”

Né en 1985 au Niger, Ousman exerçait le métier de boulanger avant son arrivée en France. En 2019, vivant dans une région en proie aux attaques armées des groupes djihadistes, Ousman est amené à se déplacer régulièrement dans sa région pour des besoins sécuritaires : «il n’existe pas de mots pour vraiment qualifier ce que j’ai vécu», confie-t-il, un brin embarrassé. A l’insécurité viendront s’ajouter les problèmes d’héritage suite au décès de son père.

Face à la violence sans cesse croissante, à de nombreuses exactions, à un sentiment grandissant de crainte pour sa vie et à la pauvreté, Ousman se trouve obligé de quitter son “beau et cher” pays qui l’a vu naître et grandir, laissant malgré lui femme et enfant (avec qui il a été séparé dans des conditions douloureuses), à la recherche d’un avenir meilleur. Son aventure débute par un exil périlleux qui l’amène tour à tour au Mali, au Maroc, en Espagne et en France.

Durant son voyage, il va braver de nombreux obstacles tels que le manque de logement, le changement climatique ou encore le racisme. Il effectuera également de nombreuses rencontres qui marqueront sa vie. Son périple s’achève en 2019 avec son entrée en France. Ousman décrit cet événement comme étant l’un des plus beaux jours de sa vie, avec un sentiment d’allégresse qui l’envahissait.  Il affirme ainsi se souvenir de ce jour toute sa vie.

En exil : Face à la dure réalité

La joie de Ousman en lien avec son arrivée en France était sans connaître ce qui l’attendait : Ousman débarquait dans un nouveau monde, un nouveau contexte avec ses réalités, avec de nouvelles règles, différentes de celles qu’il a toujours connues jusqu’ici.  A la question de savoir quelles étaient les difficultés rencontrées, Ousman dit avoir connu en France des problèmes de logement. Il a ainsi été, pendant une période donnée, “Sans Domicile Fixe”. Aussi, malgré son accès à une formation de pâtissier lui permettant d’acquérir une meilleure connaissance et une meilleure expérience du métier de boulanger, Ousman ne parvenait pas à trouver un travail comme de nombreuses autres personnes conduites à l’exil qui étaient dans la même situation.

Même si un rapport de l’INSEE publié en 2021 atteste que la majorité des métiers occupés par les personnes immigrées requièrent un niveau de qualification plutôt faible, où l’on retrouve majoritairement des ouvriers (24%) ou des employés (32%) travaillant dans des conditions plus contraignantes que la moyenne (des autres travailleurs non immigrés), et dans des métiers-clés dits “essentiels” tels que ceux de la boulangerie, Ousman a éprouvé d’énormes difficultés pour trouver un emploi. Sans revenu, il lui était impossible de subvenir à ses besoins primaires, ainsi qu’à ceux de sa famille restée au Niger.

Ousman dans sa nouvelle ville de résidence : Saint Germain en Laye

La rencontre avec Metishima

C’est donc face à de nombreuses difficultés ne lui permettant pas de trouver un emploi et de subvenir à ses besoins que Ousman a fait la connaissance de Metishima en 2023, et qui l’a accompagné dans le cadre de son insertion socioprofessionnelle.  Moralement affecté par la situation qu’il traversait, Ousman dit avoir été orienté vers Metishima par Nathalie, une enseignante des cours de FLE (Français Langue Étrangère) qu’il a rencontré lors des séances proposées par l’OFII aux ressortissants étrangers arrivés en France. 

Selon Ousman, la rencontre avec cette association reconnue d’intérêt général et intervenant dans le cadre de l’insertion socioprofessionnelle des personnes conduites à l’exil s’est faite en toute simplicité. «Chez Metishima, j’ai rencontré une équipe formidable qui m’a aidé à bien définir mon projet professionnel», dit-il. Grâce à de nombreux partenariats de l’association avec des entreprises employeuses, Ousman travaille aujourd’hui comme boulanger “Meringuier” dans l’entreprise Aux Merveilleux de Fred, un grand nom de la pâtisserie française. “Avec cet emploi, je peux désormais prendre soin de ma famille restée au Niger, ainsi que de moi-même” se réjouit l’ancien SDF. Il dit avoir une meilleure santé morale et se projette vers les réalisations futures.

« Quels sont tes projets futurs ?« 

A la question de savoir quels sont ses projets futurs, Ousman souhaiterait l’arrivée prochaine en France, de sa femme et de sa fille restées au Niger, et qui font encore face à de nombreux problèmes d’insécurité et de pauvreté. Il compte aussi mieux s’intégrer dans la vie sociale et économique de son pays d’accueil, la France, à qui il voue une immense gratitude, ainsi qu’à Metishima qui lui a permis de reconstruire un parcours brisé.

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