Si certains voient en l’immigration une fatalité, le dispositif d’accompagnement de Metishima permet au monde d’appréhender le phénomène migratoire différemment. A travers l’histoire de Sarah, un jeune talent originaire d’Algérie, Metishima nous permet de voir les migrations comme une autre forme de richesse qui nous fait penser l’avenir autrement.
Contexte : l’histoire de Sarah avant la valorisation de compétences de Metishima
Arrivée en France en 2022 pour rejoindre son unique sœur atteinte d’une maladie grave, Sarah a surmonté de nombreuses épreuves. Elle quitte l’Algérie pour retrouver celle qui constituait sa famille. Le périple de Sarah commence dès son arrivée sur le territoire français. Sarah n’aura pas la possibilité d’avoir comme par le passé, une unième conversation avec sa sœur. “Sa presque jumelle de sœur”, tel qu’elles s’appelaient, rendra l’âme dans un hôpital parisien à la suite d’un cancer. Effondrée, la Sarah ne sait vers quel saint se vouer. Elle comprend dès lors, la réalité de la perte d’un Être cher. C’est une situation qui affectera Sarah sur le plan émotionnel et psychologique, la plongeant aux limites de la dépression.
Les compétences acquises avant l’arrivée en France
Sarah a été élevée par des parents accordant de l’importance à l’éducation. Dans une société moins propice à l’émancipation des femmes, elle bénéficie d’un fort soutien. Elle connaîtra une enfance joyeuse dans une famille aimante. Tout comme sa sœur, Sarah accorde un grand intérêt aux études. Malheureusement, les deux sœurs seront séparées. L’aînée des deux sera obligée de quitter sa petite ville pour la France dans le but d’avoir une meilleure éducation. En 2018, après ses études au lycée colonel Amirouche en Algérie, Sarah obtient un Baccalauréat en mathématiques. Elle intègre l’université Mouloud Mammeri, dans la même région et se spécialise en automatique et informatique industrielle. C’est une jeune étudiante brillante qui attise l’admiration de ses enseignants qui ne tarissent pas d’éloges à son égard.
Son ardeur et son dévouement lui permettent d’obtenir en 2021, une licence en automatique et informatique industriel. Parallèlement à ses études, Sarah effectue des stages dans un secteur dominé par les hommes. Cela provoque une grande admiration et de l’espoir chez de nombreuses jeunes filles. Comme Sarah, elles rêvent de faire autant de grandes choses que les hommes. A l’inverse, son implication dans ce secteur, fait d’elle, l’objet de quelques critiques. Car, certains hommes restent attachés à certaines idéologies considérant la supériorité d’un sexe à un autre. Par conséquent, pour un meilleur encadrement, Sarah se sent donc obligée de quitter son pays. Elle souhaite ainsi avoir un environnement plus attentif aux questions égalitaires entre les sexes, et à la recherche.
La rencontre avec Metishima : La valorisation des compétences
Suite à la perte de sa sœur, Sarah plonge dans un grand désarroi émotionnel. Après ce douloureux événement, elle fait la rencontre de Metishima en 2022. Cette rencontre lui fait intégrer le dispositif de l’association. Ce dernier est basé sur un accompagnement personnalisé et collectif, permettant la valorisation des compétences des talents. Il passe par des ateliers portant sur différents axes. On citera : le montage de CV et des lettres de motivation, les séances de sophrologie pour gérer le stress… A travers ces ateliers, Sarah retrouve le sourire et le moral. Dès lors, elle détient les clefs pour mieux affronter l’environnement socioprofessionnel français, qui est nouveau pour elle. En collaboration avec l’équipe des accompagnants de Metishima, un projet professionnel est minutieusement ficelé et affiné. Aujourd’hui, par son dévouement, et grâce au soutien de Metishima, elle a intégré une université parisienne.
Le Futur en quelques mots
Parlant de ses projets futurs, Sarah remercie tout d’abord Metishima pour son soutien, ainsi que la France, sa terre d’accueil. Elle poursuit en disant : “l’étape suivante est de trouver un stage et d’obtenir mon master”. Ainsi, souhaiterait acquérir une expérience pratique en France, qu’elle pourra retransmettre par la suite aux jeunes générations. Elle espère également être un symbole d’espoir pour les jeunes femmes algériennes pleines de rêves. Esquissant un petit sourire, elle termine en disant : “mon rêve ne fait que commencer”.
En définitive, l’exemple de Sarah nous montre bien que le phénomène migratoire pourrait être considéré comme un échange gagnant-gagnant. En effet, de nombreux exilés qui arrivent en France ne le font pas de gaieté de cœur. Nombreux sont ceux pour qui la France est un moyen pour réaliser leurs rêves. Comme Sarah, ils comptent remercier leur terre d’accueil, en transmettant les connaissances acquises. En France, l’on peut observer que le nombre d’enseignants universitaires est en baisse depuis plusieurs années. L’exemple de Sarah devrait donc pousser certains opposants à la migration à revoir leur position.