L’ESS en France : un bon pas déjà franchi, mais…

Un écosystème qui ne cesse de s’agrandir. Des millions de talents qui s’engagent jour après jour pour la solidarité et le bien-être socio-écologique, puis, en corollaire, la réduction du chômage. Et, surtout, la participation à la richesse nationale, etc. A l’étape actuelle, l’écosystème de l’ESS (économie sociale et solidaire) en France montre qu’un autre monde est possible. Celui d’une économie axée sur l’humain et la solidarité. Avec de nombreux challenges, toutefois !

14% des salariés, 10% du PIB. L’ESS en France, c’est aussi 12 millions de bénévoles, engagés essentiellement pour des associations. Selon le Secrétariat d’Etat chargé de l’Economie sociale, solidaire et responsable, plus de 200 mille entreprises font partie de cet écosystème. De quoi se réjouir, à l’occasion de ce mois de novembre dédié à l’ESS..

Mais, qu’est-ce que c’est que l’ESS ?

Les différentes définitions se recoupent : il s’agit là d’un modèle économique qui consiste à entreprendre autrement, qui se distingue de l’entreprise classique ayant, pour but ultime, le profit. L’ESS se fonde sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.  Ce faisant, les actions des structures de l’ESS visent  un impact social et environnemental. 

Ces organisations, convaincues que l’humain et la solidarité sont les moteurs de l’économie, exercent des activités économiques à travers des missions qui entendent répondre aux grands défis de la société. A titre d’exemple,  les entreprises de l’ESS s’engagent : 

  • A venir en aide aux personnes âgées ou en situation de handicap ;
  • A lutter contre le gaspillage et la pollution environnementale par des recyclages ou encore ;
  • A (faire) embaucher des personnes ayant des difficultés à trouver un emploi. 

L’écosystème de l’ESS s’est construit sur un temps relativement long (Duverger, 2016) depuis la deuxième moitié du 19ème siècle. Il forme aujourd’hui un écosystème regroupant des membres de nature différente mais convergeant vers un objectif commun : l’amélioration du bien être social et sociétal. A part les entreprises sociales qui, en étant des entreprises classiques, portent toutefois au cœur de leurs actions les principes de l’ESS, les autres membres sont des associations, des mutuelles, des fondations et des coopératives. 

L’insertion professionnelle ou l’enjeu ESS de taille en France

Entre autres thématiques abordées pour l’économie sociale et solidaire, on trouve la lutte contre les exclusions et les inégalités socio-économiques, mais aussi l’aide aux personnes en situation de fragilité ou de précarité sociale et économique. Et on ne peut oublier, dans toute action,  la mise en avant de la protection de la biodiversité. Zoomons l’insertion professionnelle qui participe des deux thématiques.

Avec un taux de 7,2% (Insee, 2023) de la population active en France (hors Mayotte), le chômage constitue toujours un défi majeur de la société. L’insertion professionnelle est donc un enjeu particulièrement important pour de nombreux demandeurs d’emploi.  

Et les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort. Des politiques de formation aux programmes d’insertion, tout est testé. Objectif : améliorer l’employabilité de la main-d’œuvre existante par les formations et lui faciliter l’accès au marché d’emploi. Essentiellement par des contrats aidés, des stages ainsi que des dispositifs d’accompagnement vers l’emploi. Le dernier-né de l’écosystème, le plan “un jeune, une solution” lancé à l’été 2020. 

Aux côtés de l’Etat, des structures privées d’ESS, dont les milliers d’associations mais aussi d’entreprises sociales, se mobilisent pour l’insertion professionnelle. Elles participent à la réduction du chômage en absorbant une partie des actifs chômeurs. Plus de deux millions de salariés travaillent ainsi dans ce secteur. Et surtout, en appuyant les plus éloignés du marché de l’emploi par un accompagnement qualitatif de valorisation de compétences vers l’insertion professionnelle. Dont des personnes vivant avec handicap, des personnes exilées, des femmes et des jeunes, etc. Ils sont plusieurs milliers d’actifs qui (re)trouvent l’emploi chaque année à travers ce canal. 

“Metishimer” ou défier les obstacles à l’employabilité des personnes exilées 

Agir pour la dignité de tous, promouvoir l’emploi des talents d’ailleurs.  Tel est l’objectif que s’est donné l’association Metishima. Reconnue association d’intérêt général, elle s’investit dans la valorisation des compétences des personnes exilées. Un accompagnement hybride, partagé sur 70% en personnalisé et sur 30% en collectif. 

Lancé fin 2019, en septembre, son dispositif d’accompagnement déployé en Île-de-France atteint déjà des résultats significatifs. On compte notamment plus de 650 personnes accueillies depuis le lancement. Des médecins, des ingénieurs, des économistes, des journalistes ou encore des comptables et administratifs, etc. En 2023, près de 200 personnes sont accompagnées par ce dispositif. 61 nationalités sont représentées pour l’heure. Metishima passe ainsi pour être un des exemples inspirants de l’impact positif que l’ESS peut avoir sur la société.

“A cette occasion du mois dédié à l’ESS, nous réitérons notre engagement pour que chaque personne puisse jouir de sa dignité, peu importe où il se trouve, dans son pays d’origine ou en exil”, rappelle Marie, fondatrice de Metishima. “Dans la même optique, nous devons ensemble lutter contre le déclassement, en valorisant les compétences, peu importe où elles ont été acquises”, renchérit-elle. Pour elle,c’est seulement alors que nous pourrons construire un monde plus égalitaire et ce faisant plus digne comme des frères et soeurs”. 

Des obstacles à surmonter toutefois

Malgré son rôle crucial, l’ESS fait face à des défis significatifs. Les organisations de l’ESS doivent constamment s’adapter pour répondre aux besoins changeants de la société. Elles sont soumises notamment à des contraintes financières et à divers enjeux de structuration. Et ce n’est pas tout. Les enjeux de visibilité auprès du grand public et des structures prescriptrices, auxquels elles font face, ne sont pas des moindres non plus.

L’association Metishima n’y fait pas exception. “Les défis sont nombreux alors même que l’ESS demeure un acteur essentiel pour une société plus équitable et solidaire”,  déplore Marie. Elle appelle au soutien global pour un avenir inclusif et solidaire : “Face aux défis auxquels nous sommes confrontés dans notre écosystème, il est essentiel que les acteurs publics, privés ainsi que de la philanthropie se mobilisent comme un seul homme pour soutenir ces initiatives”

Des financements, des partenariats, du bénévolat et la promotion des valeurs de l’ESS sont autant de moyens de contribuer à cette transformation sociale et économique. Ensemble, il est possible de bâtir un avenir où l’humain et la solidarité demeurent au cœur de l’économie. Un monde où  les enjeux sociaux et environnementaux sont relevés avec détermination.

À propos de Metishima

L’association Metishima agit comme un révélateur de talents d’ailleurs. Elle développe avec eux leur projet professionnel, en s’appuyant sur les compétences acquises avant l’exil. Créée en 2016 pour l’éducation et la sensibilisation à la diversité, Metishima a accompagné plus de 650 personnes depuis 2019, par un programme d’insertion socio-professionnelle dans toute l’Île-de-France.

Pour en savoir plus : https://metishima.org/, Linkedin, Instagram, Twitter

Contact presse : Edouard NKURUNZIZA – edouard.metishima@gmail.com – 06 95 88 47 89

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