L’emploi des exilés ou des personnes conduites à l’exil soulève généralement des interrogations. Dans certaines entreprises, de nombreux stéréotypes sont source de freins au recrutement de ces personnes en quête d’un nouvel avenir. A l’inverse, d’autres leurs permettent de mettre en valeur leurs compétences. C’est le cas de l’hôtel Pullman Paris Montparnasse, dans lequel travaille Auriane. A travers son témoignage, les entreprises s’expriment sur la question de l’emploi des personnes conduites à l’exil.
L’Hôtel Pullman : L’histoire de la marque Pullman en quelques lignes
A la fin du 19ème siècle, George Mortimer Pullman crée la première compagnie de chemin de fer en Amérique du Nord. Il introduit le concept du voyage en train de luxe, avec des wagons-lits luxueux. Ils permettent aux voyageurs de dîner, de se rencontrer et de dormir. Les voyageurs bénéficient d’un niveau de confort et de service sans précédent. En 2007, Accor décide de réinventer l’expérience hôtelière haut de gamme. Pullman Hotels and Resorts naît avec le même esprit d’innovation. Une première ouverture voit le jour à Bangkok en Thaïlande. En 2023, la marque continue de grandir et est reconnue dans le monde entier ! La marque est présente dans 42 pays et totalise plus de 145 hôtels.
L’hôtel Pullman Paris Montparnasse.
Le Pullman Paris Montparnasse 4* a ouvert ses portes en décembre 2021. Il est aujourd’hui le plus grand hôtel du groupe Accor à l’échelle européenne. L’hôtel comprend 957 chambres, 7 lieux de restauration et points de vente. On compte également 6000 m2 d’espaces séminaires et banquets. Environ 450 Talents participent quotidiennement au bon fonctionnement de l’hôtel. Ils permettent ainsi de délivrer un service 5 étoiles à sa clientèle.
Les entreprises s’expriment : le témoignage d’Auriane BUTEL
Titulaire d’un master en Management Hôtelier, Auriane est passionnée par le secteur de l’hôtellerie. Celui-ci l’amène à être au contact des personnes. Lors de sa dernière année de master, elle effectua une alternance en tant que chargée de Recrutement. Elle fut affectée au service du Recrutement au sein d’un groupe de boulangerie français. Comme elle dit si bien “mes missions étaient diverses et variées. L’une des priorités résidait en l’accueil et l’insertion des personnes en situation de handicap au sein du groupe.” C’est une expérience qui l’a marqué, et qui a été décisive pour la suite de sa carrière. Elle déclare “ce sujet m’a particulièrement intéressé et j’ai d’ailleurs décidé d’en faire mon mémoire de fin d’étude”. A la suite de cette expérience, elle souhaite se professionnaliser dans les Ressources Humaines. Elle intègre un nouveau Master en Management des Ressources Humaines International.
Son expérience à l’hôtel Pullman Paris Montparnasse
Aujourd’hui, Auriane occupe un poste clé à l’hôtel Pullman, où elle est amenée à rencontrer et accompagner les collaborateurs. A la question de parler de son expérience chez Pullman en quelques mots, elle répond : « Je suis désormais ravie de faire partie du groupe Accor, et plus particulièrement du Pullman de Paris Montparnasse depuis juillet 2022. Lors de la première année, j’étais chargée du Recrutement et de la Formation. Depuis septembre 2023, je suis en charge de la Formation, ainsi que du Développement des Compétences”. C’est une expérience enrichissante qui lui permet d’acquérir et de développer de nouvelles connaissances au sein du groupe Accor.
Que pensez-vous du recrutement des personnes en situation d’exil ?
Auriane représente la vision de Pullman dans son travail. A la question de savoir comment est-ce qu’elle considère l’emploi des exilés, elle n’hésite pas à dire : “j’ai toujours eu à cœur comme valeur l’accueil et l’intégration des personnes quelque soient leurs origines. J’avais déjà pour habitude de travailler avec des associations ou des organismes qui permettent l’insertion ou la réinsertion professionnelle ou socio-professionnelle. Quand Metishima m’a fait part de son envie d’un partenariat, il a tout de suite été simple de créer du lien, et de collaborer”.
Parlons des aprioris sur l’emploi des exilés, quels sont les discours récurrents ou les idées émises ?
“Dans le milieu du recrutement, les aprioris sont nombreux. Il est important de se battre contre les stéréotypes. Lorsque l’on parle d’insertion professionnelle des personnes en situation d’exil, plusieurs freins peuvent nous venir en tête : vont-elles parler la langue ? Vont-elles s’adapter aux différents modes de fonctionnement ? C’est justement à ce moment-là que Metishima intervient et met tout en œuvre pour accompagner chaque personne en lui apportant des aides personnalisées selon ses besoins. La communication est également fluide et constante avec Metishima, ce qui nous permet d’intégrer comme il se doit chaque Talent.”
A propos l’insertion professionnelle des talents accompagnés par Metishima, pourriez vous donner un exemple de réussite ?
“Nous avons eu l’occasion de recruter Jacob en date du 31 juillet 2023 à l’issue d’une session de recrutement via Metishima. Il s’est très rapidement intégré dans le milieu professionnel. Dans l’exercice de ses fonctions, il entretient de bonnes relations avec ses collègues et managers. Cette bonne entente est aussi perceptible en dehors du cadre de travail. Jacob fait partie d’un groupe d’employés partageant une passion commune : le football.”
Quelles sont les difficultés majeures rencontrées dans la formation des personnes conduites à l’exil ?
“L’une des difficultés majeures serait sans doute la barrière de la langue. Si la connaissance du français permet la communication entre et avec les collaborateurs conduits à l’exil, la maîtrise de l’anglais est tout autant importante. Pour la plupart de nos métiers, il est nécessaire de parler anglais afin de communiquer facilement avec nos clients qui sont à 70% anglophones”. Ainsi, bien que faisant face aux difficultés liées à la langue, Auriane ne baisse pour autant pas les bras. Son engagement et sa détermination permettent à son équipe et elle de hisser Pullman aux premiers rangs des meilleurs hôtels. La barrière langagière est aussi une difficulté à laquelle Metishima tente de pallier à travers le dispositif des cours de FLE.
Comment jugez vous votre partenariat avec Metishima ?
“Nous sommes très satisfaits de notre partenariat avec Metishima. Pour revenir sur les difficultés énoncées précédemment, Metishima apporte un suivi personnalisé pour chaque personne. Elle offre une formation de FLE en amont de leur insertion professionnelle. Cela permet aux talents d’avoir des bases solides pour travailler dans les différentes structures”.
Par rapport à votre collaboration ou partenariat avec Metishima, quelle est votre vision future ou vos attentes ?
“Nous souhaitons maintenir le partenariat et pérenniser nos relations. Nous souhaitons continuer d’organiser des sessions de recrutement et de pouvoir accompagner les personnes.”
Quelle est votre vision future ou vos attentes par rapport à l’emploi des exilés conduites à l’exil ?
“Je pense que l’insertion et le recrutement des personnes conduites à l’exil ne doit pas être un tabou. Il est important de travailler sur la sensibilisation de tous. Cela permettra de créer plus d’opportunités pour ces personnes.”
Si aujourd’hui de nombreuses personnes ont encore des préjugés sur l’emploi des exilés, les entreprises s’expriment. Comme le dit Auriane, les personnes conduites à l’exil sont aussi productives que les autres. Il est primordial de dépasser les stéréotypes, et faire place à la valorisation des compétences.